Depuis le début du mois, je ne compte plus les publications en tout genre sur la nécessité de se faire dépister du cancer du col de l’utérus ou du sein. Ces publications me laissent tout de même perplexe.

Non pas que je sois contre le fait de sensibiliser, d’encourager, de rappeler. Bien au contraire, chaque contribution compte.

Ma perplexité se situe à un autre niveau. En fait, ce qui me chiffonne et pique ma réflexion, c’est le florilège de publications institutionnelles, fond rose et ruban en « broche Â», qui déferle comme un réflexe saisonnier au gré du temps, du mois ou de la journée …

Quand cela vient de personnes « lambda Â», je n’ai rien à dire. Mais venant de directeurs, de décideurs, de leaders d’entreprises, cela me pose un vrai problème ; parce qu’un ruban n’est pas une stratégie, parce qu’une publication sur les réseaux sociaux ne remplace pas une politique. Je pense que de telles journées ou mois devraient avant tout être la vitrine de ce que les organisations mettent en Å“uvre de façon concrète et durable : contribution financière aux ligues et organismes de lutte contre le cancer ou autres maladies, subventions pour le dépistage des employées et de leurs proches, aménagements des temps de travail pour faciliter les rendez-vous médicaux, campagnes internes de prévention, etc.

De nombreuses organisations et entreprises organisent des arbres de Noël et offrent des coupons pour des cadeaux de fin d’année ; ce genre d’initiative pourrait être étendu à d’autres domaines tels que la santé. Les soins de santé coûtent cher ; les femmes sont très souvent en situation de vulnérabilité et la santé ne constitue une priorité que quand les symptômes ne peuvent plus être cachés.

Le rose, ça ne suffit pas plus !

Il est temps de réfléchir collectivement à l’impact réel de ces prises de parole qui suivent le mouvement, parce que « c’est le mois », parce que « tout le monde le fait ». Derrière chaque message, on devrait être capable de voir des engagements sincères et durables. Derrière chaque slogan, des actes. On parle d’un sujet important, sensible. On parle de santé.

Les femmes sont très souvent en situation de précarité en matière de soins de santé. Se soigner coûte cher et les femmes

Nous voulons de plus en plus de leaders et de structures qui portent une stratégie claire, tangible, pour la santé et le bien-être des femmes au travail. Pas seulement en octobre, pas seulement pour surfer sur la tendance du moment, mais tout au long de l’année.

Parce que le vrai soutien, ça ne se limite pas à un filtre. Ça se vit. Ça s’organise. Ça agit.